Résolution de la conférence ADEM 2017
Tous les enfants et jeunes, y compris les enfants migrants, ont des droits inaliénables. Ces droits sont définis dans la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, ratifiée par la Suisse en 1997, ainsi que dans les normes reconnues au niveau international en matière de droits de l’homme.
1. Les enfants et jeunes migrants ont le droit de bénéficier d’uneprise en charge médicale adéquate et notamment d’offres de psychothérapie spécialisée. Victimes de violences et de coercition dans leur pays d’origine ou sur le chemin de l’exil, nombre de migrants ont subi des souffrances physiques et psychiques, qui représentent une difficulté de taille pour la suite de leur existence. Les enfants et les jeunes doivent pouvoir bénéficier d’un traitement médical adapté au moment opportun. Un examen précoce réalisé par des spécialistes en psychiatrie et psychologie peut permettre de réduire les souffrances personnelles ainsi que les coûts sociaux susceptibles d’en découler. Pour assurer le bon déroulement et l’efficacité de cet examen, il est essentiel de recourir à des interprètes professionnels rémunérés disposant de compétences interculturelles. Il est aussi primordial de privilégier des formes de thérapie qui tiennent compte du genre des individus et permettent d’aborder des sujets tabous tels que les traitements inhumains ou la violence sexuelle. Pour profiter pleinement des thérapies intégratives, les enfants et jeunes migrants doivent recevoir des informations compréhensibles et adaptées sur leur santé et pouvoir développer une bonne compréhension et connaissance du système de santé suisse.
2. Les enfants et jeunes migrants non accompagnés ont le droit, dès leur enregistrement, de recevoir une protection et une assistance régulières de leur curateur. Ce n’est qu’ainsi qu’ils pourront construire des relations non violentes, génératrices de confiance, et bénéficier d’une égalité de traitement. Pour développer une relation constructive avec le jeune et lui permettre de construire un projet d’avenir,il est essentiel que la formation des curateurs s’appuie sur une approche interdisciplinaire et interculturelle. Lorsque les jeunes atteignent la majorité, ils ne bénéficient plus d’un suivi par un curateur ni d’une forme de logement protégé. Conjugué aux nouvelles conditions légales en matière d’asile auxquelles ils sont soumis, ces changements génèrent une grande incertitude. Une sollicitation continue, des difficultés d’adaptation et la reviviscence d’expériences traumatiques peuvent en être les conséquences. Un suivi adapté doit donc être garanti même après la majorité.